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France: A Paris, des centaines de migrants livrés à eux-mêmes dans un campement précaire

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Source: Agence France-Presse
Country: Afghanistan, Ethiopia, France, Sudan, World

Paris, France | AFP | lundi 28/03/2016 - 13:09 GMT

par Ambre TOSUNOGLU

Ils sont environ 500, Erythréens, Ethiopiens, Soudanais ou Afghans. Des migrants, dont certains viennent de la "Jungle" de Calais (nord) en partie démantelée par les autorités, ont installé un nouveau campement dans l'Est de Paris, en espérant une prise en charge.

Sous une ligne de métro aérien, près de la place de la Bataille de Stalingrad, des matelas jetés par terre, des couvertures, des sacs, jonchent le sol parmi les détritus. C'est là que ces hommes, avec lesquels vivent quelques femmes et des enfants, ont élu domicile. En face, sur le boulevard où circulent des passants intrigués, le café porte un nom qui laisse rêveur: "Tout va mieux".

"Au début, on avait 50 arrivées par jour", explique à l'AFP Marie-Laure Malric, une habitante du quartier mobilisée avec d'autres pour leur venir en aide. Elle voit un "lien" entre "cette récente affluence" et le démantèlement de la zone sud de la "Jungle" de Calais, où s'entassent des milliers de migrants rêvant de gagner la Grande-Bretagne.

En trois semaines, ce lieu est devenu le nouveau campement de Paris, où plusieurs autres avaient été évacués au cours des derniers mois.

Fateh, un Afghan de 25 ans, a vécu de longs mois "comme un SDF dans un jardin ou sur un bout de trottoir" à Bobigny (nord de Paris) ou dans les quartiers populaires du nord de la capitale. "Normalement un réfugié ne dort pas comme un SDF", il est "pris en charge parce qu'il a quitté un pays en guerre", songe-t-il.

Sa demande de titre de séjour est encore à l'étude. Mais le plus dur pour ce jeune homme, qui a appris à parler français "en écoutant les gens s'exprimer dans la rue", est qu'"on chasse les Afghans de partout". "A chaque fois on me demande si je suis d'Al-Qaïda ou pour Oussama Ben Laden, si je suis un terroriste... Ca fait mal".

  • 'Garder espoir' -

"Les conditions... c'est pas ça", abonde son voisin d'infortune Zakaria, 19 ans. "Mais il faut résister, et puis petit à petit l'oiseau fera son nid", souffle ce Tchadien, qui veut "garder espoir".

Dans quelques heures, son frère, arrivé avant lui en France, le rejoindra depuis Calais, faute d'avoir pu traverser la Manche pour l'Angleterre.

"On va demander l'asile tous les deux en France et rester", dit Zakaria. Des migrants "m'ont dit qu'il y avait beaucoup d'associations qui venaient aider ici à Stalingrad, mais bon... Je ne sais pas où, je ne sais pas comment", lâche ce grand gaillard engoncé dans son manteau.

Depuis quelques jours, "l'attente" elle-même "devient difficile", selon Marie-Laure Malric: "Ils ont pour la plupart décidé de rester en France mais doivent actuellement patienter trois mois pour faire une demande d'asile".

"Beaucoup d'entre eux souffrent de problèmes pulmonaires et, selon des médecins venus les voir, il y a chez ces migrants une détresse psychologique", souligne-t-elle.

Pour l'heure, les associations ont en tête une autre urgence. Conscientes que le campement a pris beaucoup d'ampleur, elles redoutent une évacuation par les pouvoirs publics dans les jours prochains.

Inquiet et perdu, Zakaria demande: "Vous avez des informations, vous ? Elle va faire quoi de nous, la France ?"

bat/tmo/nou/gl

© 1994-2016 Agence France-Presse


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